LES IDES DE MARS
Au sommet de mon pouvoir
J’avais Rome et le monde à mes pieds
Je ne peux pas le croire
Aujourd’hui je suis assassiné
Quel est ce délire
Aux Ides de Mars
Quelle est cette farce
Que je n’ai pas vu venir
Moi qui ai changé l’histoire
Construit tout un monde
Vaincu tous mes ennemis à la ronde
Du haut de ma tour d’ivoire
Je pensais être à l’abri
Je suis donc allé à cette réunion sans me méfier
Peut-être ai-je trop sous estimé
De mes sénateurs le mépris
Mais de la politique
Il faut se méfier
Durant une réunion stratégique
Autour de moi ils se sont massés
Comme pour me féliciter
Je suis trahi
Par mes sénateurs et par mon fils
Je suis surpris
Qu’ai-je fait pour qu’il me maudisse ?
Etait-ce trop de prétention
Que de seul vouloir diriger une nation ?
Ils sortent leurs glaives
A peine le temps de le voir
Qu’il est déjà trop tard
Mon agonie sera brève
Ils me poignardent
Pas seulement mon corps, mais aussi mon âme
Ah quels êtres infâmes
Avec colère ils me regardent
Je vois, étourdis
Leurs lames me transpercer
Je ressens leur rancune de l’intérieur
Je vois leur mépris
Je vais trépasser
Est-ce là le sort d’un dictateur ?
Au milieu du Colysée
Mon sang macule le sable et ma toge
Ainsi que les glaives des conspirateurs
Aux Ides de Mars
Pour la République il faut que ce la se fasse
Quelle terrible critique
Mais c’est comme cela en politique
Une tragédie s’est jouée
De sang et sable mêlé
Pourquoi toi aussi mon fils ?
Que t’ai-je fais pour que tu me trahisses ?
Un froid mortel
S’empare de moi
Je ne suis donc qu’un mortel
Et pas un dieu qui voulait vivre au dessus des lois
Mes jambes cèdent sous mon poids
Je tombe sans fracas
Dans ma lutte
J’enroule ma toge
Dans ma chute
Je me montre digne d’éloges
Ainsi s’achève ma vie
Et mon œuvre aussi
Je laisse le monde
Aux mains d’un gamin
Qui un jour deviendra Empereur
Quel beau pied de nez
L’histoire ne fait que commencer.
